Le combat au PS fait la joie de Besancenot...

Publié le par LCR 06 OUEST


"Le combat au PS fait la joie de Besancenot "...

 


Article de Libération du 30 mai.


A la LCR, on se félicite de la polémique du PS sur le libéralisme, qui pourrait bien faire apparaître Besancenot comme le troisième homme, à la gauche de Delanoë et Royal.


Bonne semaine pour Olivier Besancenot. Quand l’entourage de Bertrand Delanoë surnomme Ségolène Royal « "Che"golène » parce qu’elle « cite Jaurès quatorze fois par phrase et déclare le libéralisme incompatible avec le socialisme », le leader de la LCR, qui tient meeting ce soir à la Mutualité, à Paris, se frotte les mains. Idem lorsque l’ex-candidate assure que « le capitalisme détruit les hommes et les femmes. […] C’est ça, le libéralisme ».


« Drapeau ».

 


A la LCR, on sait qu’en matière d’anticapitalisme et de référence au Che, la crédibilité de Besancenot n’a pas d’égal. Et que les saillies « gauchistes » de Royal apportent une légitimité supplémentaire au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), en cours de lancement par la Ligue. « C’est l’hommage du vice à la vertu, ironise Alain Krivine, porte-parole de la formation trotskiste. Ce faux débat sémantique discrédite encore plus le PS. Tout le monde sait qu’ils défendent tous les deux l’économie de profit ! Et qu’ils se font concurrence uniquement pour savoir lequel sera premier secrétaire et candidat en 2012. » Non content de relever dans beaucoup de déclarations des socialistes « un nouveau signe que le PS est obsédé par Olivier Besancenot », Alain Krivine se félicite qu’« ils se rendent comptent qu’une partie de la gauche se détache d’eux et se radicalise. Et ils ont peur que cet électorat ne se reporte plus sur eux ».


Lundi, Julien Dray, porte-parole du PS, en faisait le constat dans Libération : « Si nous donnons le sentiment de laisser tomber le drapeau, d’autres, comme Olivier Besancenot, se chargeront de le ramasser. » Une analyse reprise par Razzye Hammadi, membre de l’aile gauche du PS : « A chaque fois qu’on papillonne et qu’on laisse Besancenot s’exprimer sur l’essentiel- la répartition capital-travail, l’investissement public et la défense des salariés -, cela ne peut que lui profiter ! » Son courant, le NPS, espère lui aussi engranger sur l’antilibéralisme au sein du PS. Pour Razzye Hammadi la sociologie uniforme et notabilisée du PS l’empêche de contrer « la synthèse politique et culturelle que Besancenot est en train de réussir entre les jeunes des quartiers populaires et les déçus de la gauche de gouvernement appartenant aux catégories populaires ».


« Pré carré ».

 


Le NPA mord en effet les mollets du PS. Selon une note interne à la LCR, qui circule chez les dirigeants socialistes et que Libération s’est procurée, « la première phase du processus de lancement du NPA est un succès ». Les socialistes ont la désagréable surprise de relever que « les points forts [du NPA] s ont sur les lieux où le PS est implanté à l’ancienne : Seine-Maritime, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône, région toulousaine ». « Révélateur de notre non-évolution/notabilisation ? » interroge un cadre socialiste.


Grâce à la polémique sur le libéralisme, Besancenot apparaît comme le troisième homme. « C’est vers le NPA que beaucoup de militants de gauche, perturbés, se tournent. Et pas vers le PCF. Le jeu s’est polarisé entre Royal, Delanoë et Besancenot » , constate l’antilibérale Clémentine Autain (lire son entretien sur Libération.fr), pour qui « l’enjeu est de savoir si le NPA est prêt à s’ouvrir à d’autres sensibilités ou cultivera son pré carré d’extrême gauche ».

Matthieu Écoiffier.

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