Université d'Eté... du PCF.

Publié le par LCR 06 OUEST

En panne d'alternative...


Après dix années d’interruption, le PCF a tenu une université d’été à Vieux-Boucau (Landes).


À trois mois de son congrès, le PCF a consacré les trois jours de son université d’été à des débats sur des sujets aussi divers que les services publics, le capitalisme financier, l’Europe, l’Amérique latine ou la question des identités.


Cette université était programmée en même temps que celle du PS et sa couverture médiatique en a souffert. Marie-Pierre Vieu, directrice de l’université, se félicitait pourtant : « Nous attendions 300 militants ; il en est venu 400. » Elle soulignait que les débats avaient été de qualité et qu’ils avaient intéressé les participants. Ce fut notamment le cas de celui où PCF, PS, Verts et LCR ont débattu, devant plus de 120 personnes, sur le thème « Propriété, marché, droits nouveaux, quelles alternatives politiques peut porter la gauche à l’horizon politique de 2012 ? »


Jean-Pierre Duffau, député PS des Landes et maire de Capbreton, proclama que « l’économie de marché était une réalité et que ce qu’il fallait briser, c’était le libre-échange ». Jérôme Gleizes, professeur d’économie à Villetaneuse, parla, au nom des Verts, du système libéral « frappé par une crise d’accumulation du capital », et il évoqua la nécessité de sortir du nucléaire. Pierre Laurent, directeur de la rédaction de l’Humanité, évoqua « les erreurs du passé », la nécessité de rassembler la gauche, l’exemple allemand de Die Linke et la dynamique que les partisans du « non » au référendum de 2005 avaient été capables de créer. Il appela « tous ceux qui le voulaient » à se joindre à l’initiative du PCF sur les salaires, une marche nationale sur l’Élysée prévue le 26 septembre. Jean-Marie Benaben, membre de la direction nationale de la LCR, développa les idées d’urgence sociale et de rupture avec le libéralisme, en faisant le détail des privatisations réalisées par le gouvernement Jospin et en appelant les forces présentes à riposter de façon unitaire sur deux sujets d’actualité, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan et la défense du service public de La Poste.


La parole donnée à la salle fut l’occasion de mesurer la difficulté, pour les militants et cadres du PCF, de concevoir une alternative sur un autre plan que celui des résultats électoraux, notamment ceux de la présidentielle. Entre un jeune de Montreuil qui regrettait « l’absence d’un leader de la gauche » et plusieurs intervenants qui insistèrent sur la nécessité, pour la LCR, de « mettre les mains dans le cambouis », il n’y eut pas de solution alternative proposée.


Marie-George Buffet a déclaré que « tout est bon du moment que ça bouge, pour un parti bien ancré dans le monde d’aujourd’hui ». Mais il y a pourtant une solution que le PCF n’envisage pas : rompre avec le PS et sa droitisation libérale et miser sur les dynamiques des luttes sociales et politiques pour faire émerger une alternative qui romprait avec les sempiternelles moutures électorales de la « gauche plurielle ».


André Xoa.

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